Cagalli écrasa sans ménagement son plateau sur la la grande table de cantine de l'armée. La surface en trembla légèrement et émit même un craquement désagréable semblable au bruit du bois lorsqu'il se fissure. En face, Futaba lui lança un coup d'œil  intrigué. Elle était entrain de se remaquiller et ses belles lèvres pulpeuses brillaient à la douce lumière des lampes. Elle fit claquer son miroir et le rangea rapidement dans son sac à main noir, le regard rivé sur Cagalli qui, furieuse, s'enhardissait à fusiller son pauvre steak du regard. Ses mains tremblaient et Futaba savait pertinemment que la petite blonde bouillonnait et se retenait à grande peine d'exploser. A la place, elle passait sa rage sur sa viande qui à force de coup de couteaux ressemblait davantage à de la pâté pour chat qu'à un appétissant morceau de bœuf. 

-Que s'est-il passé ? -s'enquérit-elle prudemment, même si elle se doutait déjà du pourquoi du comment de ce brusque accès de colère.- 

-Cet infâme chien de Zala m'a rajouté une heure d'exercices. Je te jure il a une dent contre moi ! Ce sale détraqué, alors que je n'ai perdu qu'un combat à l'entraînement de karaté d'aujourd'hui  ! C'est injuste. Ce type est vraiment imbuvable ! Il ne punit pas les autres pourtant...

On y était. S'il y avait bien une personne qui la mettait hors d'elle, c'était Athrun. Pourtant Futaba le connaissait depuis l'enfance et elle savait pertinemment qu'il n'était pas un mauvais garçon. En fait, il était même très attentionné alors elle avait vraiment été surprise par l'attitude arrogante et méprisante qu'il adoptait face à Cagalli. Les deux s'entendaient comme chien et chat ! C'était une guerre constante dans laquelle elle ne tenait à prendre aucun parti. Après tout elle appréciait beaucoup le brun comme la blonde. Cela dit, au fond d'elle, elle s'amusait un peu de leurs éternelles querelles. Mais ça, elle évitait d'en faire part à l'explosive jeune femme.

-Il fait ca parce qu'il attend de toi plus que les autres, c'est un compliment tu sais...-tenta-t'elle de justifier, ce a quoi sa camarade de chambre répondit par un reniflement dédaigneux.- Et donc à quelle heure est cet entraînement en plus ? 

Cagalli fixa l'horloge au dessus de la table et sourit fièrement. 

-Maintenant, mais je n'y suis pas allée. Il va poireauter longtemps ce débile. -moqua-t-elle gaminement sans se douter de qui se dressait derrière elle.- 

Futaba pâlit un peu. Au vu du regard assassin que jetait Athrun à Cagalli ça allait barder.