Spécialité Spirituelle: Exotech
Description: Toute technologie directement conçue par Raphael peut être conçue comme exotech (contraction de
Exorcist Technology) en y incorporant de l'énergie spirituelle canalisée d'une manière bien précise. Les technologies regroupées sous ce terme ne sont pas reproductibles (ce qui, à la grande tristesse du clan, ne permet pas leur production en série, ni leur copie artisanale par quiconque hormis leur créateur) et possèdent une efficacité augmentée face à la magie démoniaque et aux démons.
Exemple d'application pratique : Si un démon en venait à posséder les réseaux informatiques (un peu comme
Moloch dans la série Buffy contre les vampires), Raphael pourrait coder un programme exotech capable de l'affecter et lui faire passer un sale quart d'heure.
Inclassable: Deus ex machina
Description: Depuis sa plus tendre enfance, Raphael a toujours eu une affinité particulière avec les machines. Celle-ci n'a fait que s’amplifier avec le temps et la pratique et il possède désormais la capacité de communiquer avec et contrôler les machines en les touchant, voire sans contact direct pour celles qui sont accessibles à distance (à travers le wifi, par exemple) et qu'il est capable de voir.
Entre ses mains, celles-ci semblent toujours fonctionner au maximum de leur efficacité et il est capable d'en comprendre la fonction et les éventuels problèmes par simple manipulation.
Ce talent possède toutefois des limites et il ne peut affecter qu'une ou deux machines à la fois. De même, il lui est tout bonnement impossible de leur faire faire des choses qu'elles ne sont pas censées pouvoir faire (il ne peut pas afficher des moutons inexistants sur une camera, par exemple, simplement l'allumer, l'éteindre ou la faire bouger si elle est montée sur un support mobile).
Arme(s) Aucune pour l'instant. Et cela restera probablement le cas tant qu'il n'en aura pas la nécessité.
L'Incident
Juillet 2113
« Il devrait s'en sortir, mais je crains la manière dont il gèrera la perte.
- Laquelle ?
- Les deux, je pense. Pauvre garçon. »
Des voix. Il ignorait à qui elles appartenaient, impossible d'ouvrir les yeux. C'était comme s'il flottait dans un nuage cotonneux, même penser semblait difficile. À quoi avait-il dû faire face pour recevoir assez d'antidouleurs pour avoir du mal à penser ?
Ses derniers souvenirs remontaient au laboratoire 17. Ils y travaillaient avec son père. Il se souvient d'une puissante lumière verte et d'être poussé à l'extérieur. La porte de sécurité, plusieurs tonnes de pression se refermant sur son bras qu'il a trop tardé à replier. Douleur... Plus rien.
Deux pertes, cela voulait-il dire que...
Succession
Septembre 2113
Il prit une profonde inspiration. Derrière ces portes l'attendait une épreuve, une de plus dans la voie qui le menait à la tête du clan. Depuis la fin de sa convalescence, il avait délibérément laissé toutes les tentatives de le contacter sans suite. Trop occupé sur son projet pour se laisser distraire par des détails d'ordre administratif. C'était nécessaire, le deuil était proscrit, son père n'en aurait pas voulu et le seul moyen de passer outre cette perte avait été de se plonger entièrement dans un projet qui réclamait toute son attention.
Il avait été prévenu par ses derniers partisans, des traditionalistes qui ne toléraient pas l'ingérence d'une personne extérieure à la branche principale dans leurs affaires.
Au-delà de ce rempart de bois se tenait un conseil réunissant les chefs des divers départements qui composaient le clan. Réunis pour élire un nouveau dirigeant à cause de son absence prolongée. Il eut un sourire amer et posa les yeux sur son nouveau bras, ouvrant et fermant la main en alliages composites qui le terminait. Pas de gant de velours aujourd'hui. S'il voulait les mettre au pas, la main de fer prévaudrait.
Poussant la porte, il entra dans la salle dont le brouhaha s'arrêta immédiatement. Le regard médusé que tous portaient sur sa création valait à lui seul le déplacement. En silence, prenant délibérément son temps, il se dirigea vers le siège vide à l'extrémité de la table - la place de leur dirigeant, sa place désormais - et s'y installa. Quelques secondes passèrent, alors qu'il laissait ses yeux parcourir l'assemblée. Tous étaient là. Divertissement, communication, armement, transports ... Lorsqu'il rompit enfin le silence, ce fut avec des paroles qui les marqueraient longtemps encore après la fin de cette réunion :
«
On m'a laissé entendre que certains d'entre vous s'inquiétaient de mon absence... Mais vous contemplez aujourd'hui le fruit de mon travail de ces derniers mois. » Il fit une pause délibérée, se cala un peu plus en arrière et désigna la table vide de son bras artificiel : «
Où sont les vôtres ? »
Akemi
Date inconnue
Il la regardait faire depuis un moment, tranchant les feuilles d'automne de son sabre immense. D'une certaine manière, elle défiait les lois de la physique. Il n'y avait aucune chance pour qu'une fille aussi frêle puisse manier un nodachi de cette taille comme s'il s'agissait d'une plume.
Bah, ce n'étaient pas vraiment ses oignons. Elle lui répondrait probablement la même chose, ou se sentirait même insultée par la question. La demoiselle était susceptible, difficile à apprivoiser. Au début, elle ne l'aimait pas beaucoup, d'ailleurs. Toujours à faire des critiques sur tout et rien, lui reprochant son manque de combativité et la manière dont il laissait à d'autres le contrôle sur sa vie.
La cage dorée de son enfance, plus peuplée de logarithmes que de dessins animés, n'avait existé qu'à cause des espoirs qu'on avait placé en lui. Il n'avait jamais réellement su ce qu'était la liberté. Comment aurait-on pu lui en vouloir, alors, de ne pas la chercher ?
Cela avait changé un peu avec son entrée à l'Académie. Là, il avait pu interagir avec des jeunes de son âge dans un cadre plus libre. Mais le changement ne datait pas de cette époque-là.
C'était depuis l'incident, depuis qu'il s'était relevé et avait repris le contrôle de ce qui lui appartenait de droit, qu'elle lui accordait son respect. Un sentiment qu'il partageait, malgré leurs échanges plutôt tendus au quotidien.
D'une certaine manière, elle lui rappelait un peu Marina. Toutes deux avaient en commun leur force de caractère.
Marina
Date inconnue
Son regard ensommeillé se posa sur le calendrier, la date entourée au crayon rouge lui rappelait à chaque fois ce souvenir. Ces mots qu'il avait prononcés à l'époque lui revinrent comme à chaque fois, très clairement : « Dis, papa, pourquoi Marina elle s'en va ? » Ce ne fut jamais lui qui le lui expliqua et le sujet devint tabou. On le noya encore plus dans l'apprentissage et la connaissance de son petit univers et la question disparut pendant un temps.
Étouffant un bâillement, il attrapa le téléphone qui reposait sur la table de nuit et composant le numéro de son secrétaire.
«
Louis, trouvez un cadeau pour Marina. Quelque chose de pratique dont elle puisse avoir l'usage. »
Elle n'était peut-être plus des leurs aux yeux de la plupart, mais elle n'en restait pas moins sa sœur et il respectait la manière qu'elle avait d'assumer pleinement ses convictions.
Il aurait aimé la connaître un peu mieux, mais c'était en pure perte. Il avait fini par apprendre la raison de son départ et doutait de pouvoir la ramener. N'était-il pas lui-même impliqué dans ces trafics qui la dégoûtaient ?
Épouvantail
Date inconnue
Encore une porte, décidément, il y avait quelque chose de récurent à ce niveau. Leur lien avec les situations difficiles avait un côté presque mystique. Derrière celles-ci se tiendrait la première réunion inter-clan à laquelle ils participeraient.
Il se tourna vers son conseiller. L'homme grisonnant et dégarni, mais pas dépourvu d'une certaine prestance semblait détendu. Cela en ferait au moins un sur deux.
«
Prêt pour la grande comédie ? »
« Toujours. »
Le petit jeu de l'épouvantail, comme Raphael se plaisait à l'appeler, consistait à faire croire que toutes les décisions importantes émanaient en fait de son conseiller et qu'il n'était lui-même qu'un homme de paille. Un jeu nécessaire à l'acceptation d'un dirigeant aussi jeune dans un monde où l'âge faisait la différence et qui faisait illusion pour tous les intervenants extérieurs au clan. Au sein de celui-ci, Reinhard dirigeait le département de cybertechnologies et conseillait parfois le jeune dirigeant lorsque celui-ci en ressentait le besoin. Ce vieil ami de la famille avait toujours été un soutien d'importance pour lui et sa loyauté n'était clairement plus à démontrer. Ça et le fait qu'il soit rodé aux luttes d'influences qui avaient parfois court entre les différents départements composant le clan en faisait l'homme idéal pour jouer les marionnettistes aux yeux d'un monde gangrené par les préjugés.