La journée avait été longue. TROP longue. Comment avais-je pu me retrouver ici, sur cette montagne enneigée, à tenter de la gravir? Pffff. L’histoire, tout comme ma journée, me semblait interminable. Il y a quelques jours, voulant passer à une arme d’argent, qui serait nettement plus pratique lors de mes combats, j’avais rencontré le forgeron. Oh, j’avais tout. L’or pour acheter l’arme. Les matériaux nécessaires. Ou presque. Il ne m’en manquait qu’un seul : la glace éternelle. Cette glace, quelque peu magique, ne pouvait fondre. Effectivement, pour une manipulatrice de glace, il serait bien fâcheux que je me retrouver sans pouvoir utiliser ma capacité élémentaire… Ainsi donc, je lui avais laissé de quoi commencer l’arc pendant que je me rendais sur ces foutues montagnes enneigées.
Grâce à mes contacts, en quelques jours, j’avais pu rassembler le nécessaire à mon voyage. Des vêtements chauds pour me couvrir, des bottes adaptées au climat et à la surface glacée du sol, de quoi protéger mes yeux des reflets du soleil sur la neige et ainsi de suite. J’avais pensé à tout, enfin, me semblait-il. Il me fallut encore une autre journée avant de me mettre en route. Malheureusement pour moi, les montagne se trouvaient loin de ma localisation, et je mis plus de temps que ce que j’aurais aimé à me rendre sur place. Si j’avais eu de l’aide pour me rendre à proximité des montagnes, une fois près des territoires enneigés, mon pilote m’avait laissée à moi-même. Je mis donc une journée entière de marche avant de me rendre au pied des montagnes.
Heureusement pour moi, habituée aux combats, aux traques et à la chasse, je m’en sortais plutôt bien. Dans ma besace, de l’eau, majoritairement, et de la viande séchée et des protéines se conservant le plus longtemps possible. Étant habituée à marcher beaucoup et à manger peu, j’économisais ce que j’avais au cas où la montagne se trouverais plus dure que ce que je ne l’aurais pensé. Je n’avais ni cheval ni animal de compagnie pouvant apporter plus de nourriture pour ce voyage : la montagne l’aurait trop éprouvé et il en serait sans doute mort.
Sur mon épaule, fidèle au poste, se trouvait mon miniature compagnon, de la taille d’un gros chat. Je savais que si j’en avait besoin, il m’aiderait sans doute. Zéphyr ne disait mot, ce qui était plutôt bon signe. Lorsque je me trouvais en difficulté, il jugeait très souvent nécessaire de me noyer de conseils tous aussi inutiles les uns que les autres. Son silence actuel était donc de bonne augure pour moi! Pour lui, nulle tenue étrange : son poil et ses plumes pouvaient apparemment résister à des températures bien plus extrêmes que celles-ci.
Posant le pieds sur la première roche, observant le sommet, je m’étais lancée à l’ascension du pic que le forgeron m’avait indiqué. Voilà, pour la longue histoire. Maintenant, perchée sur une corniche, je tente de trouver où mettre mon pied, dans quelle direction faire mon prochain mouvement, afin de m'élever encore un peu avant que la journée ne soit trop avancée pour continuer.